Des idées fortes tout en douceur

participants à la rencontre avec Manfred Mack

Manfred Mack : des idées fortes tout en douceur. Compte-rendu de la réunion du 26 aout 2013

Dix personnes avaient répondu présents à notre proposition d’approfondissement. Benjamin nous accueille dans une salle de réunion lumineuse, nous bénéficions d’un vidéoprojecteur et de café, les tables sont disposées en U, notre réunion est plus traditionnelle que les habituelles Rencontres Ouvertes.

Toutes les personnes présentes se disent interpellées par la notion de pleine Valeur, travaillent déjà dans cette logique avec leurs clients ou souhaitent faire un pas de plus dans cette direction. Le besoin de changer de paradigme apparait présent.  Des exemples sont partagés :
Les entreprises du secteur de la communication, où les marges sont de plus en plus tendues, voient leur business model traditionnel qui reposait sur l’exploitation d’une idée sur plusieurs clients et plusieurs supports, s’effondrer : aujourd’hui toute  bonne idée est immédiatement reprise par tous. Comment faire travailler ensemble des concurrents sur une idée commune ? Faudra-t-il arriver à partager la valeur totale crée entre tous ?
Cela m’évoque les interrogations que se posent les acteurs de l’enseignement supérieur : avec le déferlement des MOOC (Massive Online course), le business model, dont le petit marché des  leaders a déjà été bouleversé ces dernières années par l’extension au monde entier  est-il encore une fois remis en cause ? Si  l’une des plus prestigieuses universités américaine propose aujourd’hui  non seulement des cours mais aussi un diplôme à un prix 10 fois inferieur à son prix habituel, c’est toute la « clientèle » de ces diplômes qui va changer et se déplacer massivement, ce qui est précisément possible avec les MOOC. Déplacement massif de clientèle, arrivée massive de nouveaux clients sur le marché, c’est tout le système qui va s’en trouver modifié. Sans oublier l’influence que ces hordes de nouveaux diplômés vont produire sur le reste de l’économie, partout dans le monde. Voilà que me revient le débat d’il y a 30 ans dans les cercles économiques : faut il investir en Chine avec les risques majeurs que cela comporte ? Ils l’ont tous fait, et vous voyez que la face du monde a aujourd’hui changé …

D’autres questions sont partagées : Comment la valeur créée avec et pour le client se retrouve-t-elle dans le compte de résultats de l’entreprise ? Comment prendre en compte l’incidence du travail de co-conception amont (avec ou non une « comptabilisation » de la valeur de la connaissance) ? Comment accompagner des entreprises quand il n’y a ni sens ni vision ni « tripes » ? Comment retrouver du plaisir au travail ? Comment allier performance et bien être ?

Manfred Mack reprend les grandes lignes de la Pleine Valeur (ou valeur globale) qui porte en elle le potentiel de sortie de crise. D’ailleurs son concept rejoint celui de « shared value*  » (valeur partagée) de Michael Porter, exposé dans un article sous-titré « Fix capitalism » (corriger le capitalisme) et publié par la prestigieuse revue Harvard Business Review.
Après être revenu sur les conditions de mise en place de la valeur globale, puis précisé comment démarrer, Manfred donne à nouveau des exemples d’entreprises ayant intégré cette approche. PME ou grands groupes, l’approche a révolutionné leur manière d’aborder le client, de faire des affaires  et parfois même leur a fait changer de métier : plus à l’écoute, plus proches de leurs clients, la dimension du service est beaucoup plus importante  et intégrée  à  l’offre, même pour un fabricant de thermostats ou un transporteur routier.  Appréhender la valeur globalement nécessite de la part de l’entreprise une vraie réflexion sur son positionnement mais aussi sur les clients qu’elle veut servir : plus de valeur, une offre plus ciblée et plus sélective, mieux adaptée donc plus performante.

Nous clôturons avec les conditions pour se lancer vers la pleine valeur : un client partant car dans une situation difficile, d’accord pour tenter l’expérience, dont il a mesuré les conséquences –bien circonscrites- et la possibilité pour chacun de se retirer. Le pari : convaincre en trois mois. Une démarche organique et souple, adaptée à la complexité.

Nous repartons tous regonflés à bloc. Un groupe de pratique est en train de naître. Ils l’ont fait, c’est donc possible. On y croit. Des idées fortes tout en douceur.

Pour plus de renseignements sur le groupe Pleine Valeur, me contacter

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*Creating Shared Value :how to reinvent capitalism—and unleash a wave of innovation and growth by Michael E. Porter and Mark R. Kramer, Harvard Business Review , Janv-Feb 2011
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Pour en savoir plus :
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